Discussion avec le Mizukage [PV Kitani Suriuki]

Une nouvelle journée se leva sur le Village de la Brume qui portait bien son nom car un brouillard couvrait tout le périmètre de la région durant la majorité de l’année. Les particules aqueuses en suspension dans cet amas laiteux rafraichissaient la végétation environnante et tiraient les animaux de leur léthargie nocturne. Chaque villageois se leva doucement sans qu’un mince rayon de soleil ne chatouille leurs yeux embués de sommeil. Une jeune femme se leva et scruta le paysage blanc s’offrant à elle dans son jardin. Ses yeux d’un saphir profond étaient encore alourdis par une somnolence et s’épanouissaient au jour comme une fleur. L’épiderme de porcelaine de la vierge s’accordait parfaitement avec le climat brumeux de son village natal et sa chevelure azur coulait comme un fleuve le long de son dos. On aurait dit une nymphe de l’eau. La jeune femme fit méticuleusement son lit avant de se plonger dans quelques minutes de détente subaquatique afin de se réveiller. Elle était tellement à l’aise dans l’eau et ne faisait qu’un avec cet élément et cela se ressentait quand elle nageait. Sa douche terminée, la naïade revêtit une robe aussi fluide que si elle portait de l’eau à même la peau dans les tons rose fleurs de cerisier et fuchsia, soulignant sa silhouette et ses courbes gratifiées par Dame Nature. Des ballerines souples et blanc neige mettaient en valeur ses pieds. Légèrement maquillée, la demoiselle se dirigea vers le salon.

*Il fait un peu frais je devrais prendre un gilet…*

Elle avala une soupe miso et du thé vert de la région avant de partir. Taiki l’attendait dans le jardin en la fixant de ses yeux sombres. Il s’agissait d’une grue que la jeune femme avait recueilli alors que le noble oiseau était blessé, depuis elles ne s’étaient plus jamais quittées. La jeune vierge posa un regard doux sur son amie à plumes et prit congé de ses parents encore endormis et de sa sœur allant se lever pour faire son labeur à la police du village. Fuyumi avait toujours rêvé d’être policière et pas seulement à cause des séries qu’elle regardait assidument tandis que sa grande sœur aimait la médecine et soulager les gens de leurs maux. La jeune demoiselle ne fit pas attendre Taiki et partit, son sabre en main et d’autres armes en cas d’agression. La sécurité ne régnait pas toujours en maîtresse quelque soit l’endroit et personne n’était à l’abri du moindre danger. Cette jeune demoiselle armée fut suivie de son amie Taiki qui déploya ses ailes immaculées pour se frayer un chemin parmi ce brouillard épais. Elle tremblota sous son gilet et se frictionna les mains pour se réchauffer. Mais après quelques minutes de marche, sa température augmenta d’une poignée de degrés Celsius, entourée d’une épaisse couche de brume qui l’enveloppait comme un manteau rafraichissant pour contenir la chaleur interne qui se dégageait de cette jeune femme marchant dans les rues encore à peine éveillées du Village de la Brume.

« Il fait plutôt bon^^ »

La nymphe vit les petits commerces s’ouvrir petit à petit et des fenêtres s’ouvrir pour apprécier le climat frais d’aujourd’hui. Taiki se posa sur un toit à quelques mètres plus loin attendant son amie aux allures de vierge et scrutant les humains grouiller comme des fourmis dans les rues de Kiri. Etre un oiseau était un rêve que bon nombre d’hommes aimeraient réaliser, rien que pour le fait d’évoluer librement dans les airs et percevoir le monde autrement, ne plus être enchaîné à la terre ferme. C’était donc pour cela que la demoiselle aux yeux saphir les appréciait autant, ces êtres aériens. Même son nom de famille était associé à ces créatures somptueuses qu’étaient les oiseaux. Le symbole de sa famille était un faisan aussi bleu que sa chevelure et ses yeux, tout aussi délicat que cette jeune personne. Enfin la jeune femme arriva à l’imposant bâtiment qui était siège du village. Le cœur même de la contrée. De ses bras au teint diaphane elle poussa les portes de l’imposante Tour du Mizukage, saluant les hôtes d’accueil d’un petit sourire. Le bâtiment était une profusion de verre et d’autres matières organiques rendant un aspect plus aquatique à la structure du complexe. La jeune vierge foula le sol translucide de ses petits pieds de couleur neige par des pas souples sans avoir l’air d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. . Elle monta les escaliers, en se demandant de quoi sa journée serait faite. Sera-elle aussi brumeuse que le temps d’aujourd’hui ? Elle n’en savait strictement rien et allait le découvrir lorsqu’elle franchira le seuil du bureau de son supérieur le Mizukage, chef du Pays de l’Eau.

Enfin la nymphe de l’eau fut arrivée à la porte du bureau du Mizukage. La porte s’ouvrit sur un bureau bien ordonné et décoré avec goût. Mais un bureau ne serait pas vivant si quelqu’un ne s’y trouvait pas dedans. Il y avait un jeune homme d’une vingtaine d’années. On pourrait s’attendre à quelqu’un de plus âgé et de plus aguerri mais si cet éphèbe était parvenu à la tête de son village, il devait renfermer une force cachée en lui, d’esprit et sûrement physique. Cela se confirmait par sa musculature non négligeable. Le noir et le blanc dominaient sur ses choix vestimentaires, certes simples et sobres mais classes sur un homme. Examinons son visage. Une chevelure violette sombre aux reflets gris et des yeux d’un bleu profond, comme ceux de la nymphe. Il y avait aussi des reflets bleus, ce qui adoucissait son visage aussi fin que ses lèvres. La jeune femme inclina légèrement la tête afin de le saluer. Pendant ce temps Taiki était posée sur le toit de la tour.

“Ohayo Suriuki-sama. Aokiji Reiko, Kiri no Sannin desu. O genki desu ka?”

(Bonjour Suriuki-sama. Je suis Aokiji Reiko, Sannin de Kiri. Comment allez vous ?)